XXIIIème Festival d’Art Photographique de Tulle 2022
Invité d'honneur : Jean BANQ
Agé de 67 ans, Jean est membre du photo club de Perpignan depuis 7 ans.
La fin de son activité professionnelle lui a permis de reprendre avec plus de disponibilité et plus d’ardeur sa passion de toujours : flirter avec les iso et les pixels.
Son métier lui a permis de voyager et sillonner le monde : il n’en en a ramené finalement que quelques banales et vilaines diapositives qui sommeillent benoitement au grenier dans une indifférence sidérale.
Il a découvert, depuis, que la photographie, dans son cas, lui permettrait un autre moyen d’expression qui ne nécessite pas forcément du kilométrage ou une quête forcenée d’exotisme.
Il évoque donc le terme d’images pour qualifier ses photos car c’est une notion qui fait référence à la création et à l’imaginaire.
Il évolue depuis quelques années dans cette mouvance et ce concept ; ce qui lui a permis d’obtenir une certaine reconnaissance, notamment par la Fédération internationale de l’art photographique (FIAP) qui l’a honoré du titre de « Expert » (EFIAP).
Nul n’échappe à ses influences car nous sommes tous empreints de notre patrimoine culturel.
A ce titre il se retrouve dans divers mouvements artistiques :
Le pictorialisme : ce mouvement photographique du début du vingtième siècle a été, à son sens, le grand révélateur de la photo dite « artistique ».
Il plaide aujourd’hui pour une réhabilitation moderniste de ce grand mouvement artistique qui donne ses lettres de noblesse à la photographie expérimentale et à une recherche permanente picturale et esthétique. Il aime à déclarer que ses images pourraient se situer dans un mouvement de type « digito-pictorialiste ».
L’expressionisme allemand à la même époque et notamment au travers des réalisations cinématographiques qui ont développé la projection d’une subjectivité qui tend à déformer la réalité pour inspirer une réaction émotionnelle et atteindre une certaine intensité expressive.
Et enfin, bien sûr, la période du surréalisme pictural dont les maitres incontestables sont notamment Dali et Magritte.
Une image est une représentation visuelle, voire mentale, de quelque chose (objet, être vivant et/ou concept). Elle peut être naturelle ou artificielle visuelle ou non, tangible ou conceptuelle elle peut entretenir un rapport de ressemblance directe avec son modèle ou au contraire y être liée par un rapport plus symbolique.
« Créer et non reproduire est la quintessence de toute démarche artistique et j’y trouve là mon mode d’expression. Il n’y a pas d’art sans créativité » dit Jean Banq.
Son site : http://www.jeanbanq.fr
Sa série photographique « Histoires sans visage »
Jean Banq nous présente son travail : « Voilà un sujet que je nourrissais depuis déjà depuis quelques années ; la conjoncture de la pandémie que nous avons subi avec le port du masque et les épisodes de confinement ont fait émerger ce projet dans son évidence.
Il s’agit d’une série conceptuelle à connotation que je pourrais qualifier de « onirico-covidienne », mais qui est avant tout une réflexion sur le sens de la vie et l’importance de l”humilité de l’être humain confronté à l’inévitable interrogation sur son origine et son devenir.
Les personnages sont hiératiques et masqués dans des décors parfois improbables ou alors très signifiants afin d’illustrer au mieux par l’image la notion de ” la question sans réponse ‘‘.
Il parait évident que ce thème fait apparaitre mon côté obscur teinté d’une certaine angoisse existentielle qui coexiste néanmoins et assez paradoxalement avec mon goût et mon appétence pour la légèreté des choses …
La création de ces images a nécessité la collaboration de nombreux figurants qui se sont prêtés avec gentillesse à mes élucubrations, je pense notamment à Chantal mon épouse évidemment et aussi à certains membres du photo Club de Perpignan. Merci à eux qui m’ont permis de poursuivre ma démarche artistique dans l’univers des images photographiques ».
Il a fait sienne cette phrase de Paul Reverdy : « Ma tête est une boule pleine et lourde qui roule sur la terre avec un peu de bruit ».
Sa Série sonorisée « Griffographie »
Concernant cette série, Jean s’interroge (très passagèrement fort heureusement) sur l’intérêt, voir l’utilité de photographier.
« Au-delà des théories pseudo-psychanalytiques du type : capter un instant de vie face à l’angoisse de la mort ou le symbole phallique de l’appareil photo, la pratique de l’art photographique nous dévoile par son effet fixateur mais surtout révélateur.
Cet essai que j’intitule « griffographie » est le fruit d’une réflexion sur l’utilité de l’inutile, et me mène à imaginer comment le destructif peut conduire au constructif.
Le griffage et le floutage sont le fil conducteur qui établit un lien formatif entre chaque vue de manière à conférer une homogénéité visuelle à l’ensemble.
C’est une invitation à une exploration un peu introspective de l’être humain dans un espace donné qui devrait laisser, grâce à l’appel énigmatique, la possibilité d’interpréter les images à sa convenance.
C’est l’expression d’un cri, d’un effort pour essayer de sortir d’une certaine zone de confort voire de conformisme et de pénétrer dans un univers « trouble et émotionnel ».